Concert Aïda du 23 janvier
PROGRAMME
Au programme de cette soirée : le Sextuor à cordes n°1 de Brahms, chef-d’œuvre de lyrisme et de virtuosité, et le poignant Souvenir de Florence de Tchaïkovski, une œuvre empreinte de souvenirs lumineux et mélancoliques !
Johannes Brahms, Sextuor à cordes n° 1 en si bémol majeur, op. 18
Piotr Ilitch Tchaïkovski, Sextuor, en ré mineur, op. 70, « Souvenir de Florence »
DISTRIBUTION
Jaewon Kim et Audrey Loupy, violons
Juliette Gil et Anne-Sandrine Duchêne, altos
Pierre Gil et Vincent Pouchet, violoncelles
> Retrouvez une interview exclusive de Jaewon Kim, supersoliste de l'Orchestre national du Capitole
PRÉSENTATION DU PROGRAMME
Johannes Brahms (1833-1897) Sextuor à cordes n° 1, en si bémol majeur, op. 18
Composé par un Brahms de 27 ans, le Premier Sextuor respire la jeunesse. Écrit pour deux violons, deux altos et deux violoncelles, le sextuor est achevé en septembre 1860 à Ham près de Hambourg. Surnommé Frühlingssextett « Sextuor du printemps », il fut donné en première audition avec succès le 20 octobre 1860 à Hanovre.
En écoutant ce Premier Sextuor, on a peine à croire que le jeune Brahms se sentait encore trop peu sûr de sa science des cordes pour aborder le genre roi du quatuor. Tout est si enthousiasmant dans cette partition qui passe d’une gravité pleine de noblesse à la fougue irrépressible des 20 ans, dans une démonstration de maîtrise technique et d’inventivité. Les idées fusent, la tendresse déborde, le charme opère à chaque instant.
Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) Sextuor, en ré mineur, op. 70, « Souvenir de Florence »
Après la première de La Belle au bois dormant à Saint Pétersbourg, Piotr Ilitch Tchaïkovski décide de partir à Florence le 18 janvier 1890. Il y commence la composition de son opéra La Dame de Pique puis celle d’une série d’œuvres de musique de chambre, dont un sextuor esquissé quelques années auparavant. Il raconte alors à son frère Modeste qu’une telle formation lui était inhabituelle. « Je ne souhaite pas, lui écrit-t-il, composer une œuvre et l’adapter pour sextuor. Je veux penser directement sextuor, c’est-à-dire six voix autonomes ». La première eut lieu en privé en novembre 1890, avant que Tchaïkovski ne décide de retravailler le scherzo et le finale pour une version définitive donnée à Saint Pétersbourg en 1892. Le résultat musical a surpris jusqu’au compositeur lui-même, Tchaïkovski se déclarant « très fier », et le public ayant immédiatement apprécié ce mélange d’âme slave et de soleil toscan.
Le début du premier mouvement surprend le plus : il donne l’impression d’avoir été pris en cours, que le souvenir révèle un état antérieur déjà amorcé. Le second mouvement fait référence aux sérénades à l’italienne (pizzicati accompagnant un violon déguisé en ténor italien), alors que le scherzo (allegretto moderato) retrouve la nostalgie russe (thème donné à l’alto et partie centrale proche des scherzos de ses premières symphonies). Le finale est construit sur un thème dansant de cinq notes ascendantes auquel succède deux « couplets » d’ampleur quasi-orchestrale.
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