Interview - Julien Martineau


À la veille du lancement de la troisième édition du Festival de Toulouse, nous avons eu le plaisir d'échanger avec Julien Martineau, Directeur artistique du festival et mandoliniste virtuose. L'occasion pour lui de rappeler que le mécénat est une merveilleuse aventure humaine et de remercier les entreprises qui soutiennent chaque année cet événement estival où se mêlent découvertes et passion !  

Julien Martineau

Monsieur Martineau, vous êtes Directeur artistique du Festival de Toulouse, en quoi consiste cette fonction ?

Julien Martineau : Mon rôle est d’imaginer un parcours musical, un menu, qui permette d’éveiller la curiosité des spectateurs, de leur proposer des découvertes, mais surtout de partager émotion et plaisir. Ma mission est donc de créer les conditions nécessaires pour que l’alchimie artistes/public puisse opérer. Bien sûr, ce n’est pas une science exacte, mais quand cela fonctionne comme avec Philippe Katerine l’an passé, cela crée des souvenirs inoubliables.

Mais au-delà de cet aspect assez concret, je crois que le directeur artistique doit aussi communiquer sa passion, condition sine qua none s’il désire convaincre public, partenaires et mécènes de rejoindre une telle aventure !
 

La troisième édition du Festival de Toulouse est sur le point d’être lancée avec plus de 10 rendez-vous musicaux dans différentes salles emblématiques de la ville. Pourriez-vous nous présenter votre programmation ?

Nous aurons précisément 13 concerts cette année, et 4 concerts-rencontres plus informels dans les centres culturels et à l’hôpital. Plus de la moitié des spectacles de cette édition sont des créations. Ce côté inédit de notre programmation est la conséquence des discussions avec les artistes. Par exemple, Christophe Willem et Yvan Cassar vont donner un concert acoustique unique au Théâtre du Capitole. C’est le lieu du concert qui a donné à Christophe et Yvan cette envie de concevoir un programme sur mesure. Si vous souhaitez l’entendre, ce sera uniquement le 7 juillet ! J’aime ce côté éphémère qui donne une grande valeur à l’instant présent.
 

L’Orchestre national du Capitole de Toulouse se produit chaque année durant le Festival de Toulouse aux côtés de personnalités issues d’univers musicaux variés (Philippe Katerine, Julien Clerc, Ibrahim Maalouf…). Pourquoi vous semble-t-il important de créer des passerelles entre les différentes esthétiques musicales ?

D’abord je crois au crossover lorsqu’il est bien préparé et a du sens. On sait que croiser les univers est un exercice très délicat, mais lorsque cela fonctionne, les résultats sont souvent extraordinaires. C’est toujours un risque à prendre : sans risque, pas de frisson !

J’ai toujours été séduit par la puissance des musiques de film pop-symphoniques, et je crois qu’à Toulouse, l’été est le bon moment pour faire ce mélange. Nous avons une telle saison orchestrale à Toulouse entre l’OnCT, le Capitole, Les Grands Interprètes… qu’il me semble intéressant de tenter des expériences musicales différentes au Festival de Toulouse.

La création d’Ibrahim Maalouf en hommage à Antoine de Saint Exupéry est une parfaite illustration ce ces projets que l’on conçoit en parfaite osmose avec l'équipe de l’OnCT.
 

Aïda soutient le Festival de Toulouse depuis maintenant 3 ans et réunit une dizaine d’entreprises mécènes autour de cet événement. En quoi le mécénat contribue-t-il au développement et à la réussite du festival ?

Le contexte budgétaire actuel peu favorable, l’inflation, et la sortie récente de la crise COVID ont abouti à une situation où le soutien des entreprises est devenu indispensable pour équilibrer les budgets, même en étant très vigilant. Mais au-delà de l’aspect purement économique, les entreprises s’engagent aussi humainement en nous apportant beaucoup d’enthousiasme. Cette notion de « famille du festival » est essentielle.
 

Nous aurons également le plaisir de vous retrouver en tant que mandoliniste pour clôturer le festival à l’occasion d’un concert avec le grand baryton Florian Sempey. Pourriez-vous nous dire quelques mots sur cette soirée ?

Florian Sempey est l’un des très grands barytons de sa génération avec une voix d’une largeur et d’une souplesse exceptionnelles. Les Toulousains le connaissent pour un Barbier d’anthologie. J’ai le bonheur de travailler avec Florian depuis plus de 10 ans déjà, et cette fois-ci nous nous lançons dans l’exploration du sublime répertoire napolitain avec des chansons comme Santa Lucia, O Sole Mio, Funiculi Funicula
 

 Un mot pour terminer ?

Je rappelais précédemment que le moteur de la culture et de la musique est avant tout la passion. C’est ce qu’Aïda transmet depuis plus de 35 ans, et je voulais remercier toute son équipe et ses membres de leur soutien au Festival de Toulouse.

Un grand merci à Julien Martineau !
 

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Festival de Toulouse
28
juin
2024