Interview - Laurent Grégoire


Les disciplines artistiques occupent une place particulière au sein de l’lnstitut National des Sciences Appliquées de Toulouse, école d'ingénieurs membre d'Aïda depuis de nombreuses années. Nous avons eu le plaisir d'échanger avec Laurent Grégoire, Directeur des filières artistiques de l’INSA Toulouse mais également Président des Clefs de Saint-Pierre. Cette association réunit des musiciens de l'ONCT autour du répertoire de musique de chambre et les concerts proposés en 2024/2025 promettent de belles découvertes.
 

Laurent Grégoire© Olivier Houeix
 

Laurent Grégoire, vous êtes Directeur des filières artistiques de l’INSA Toulouse, pourriez-vous nous présenter cette fonction ?

A l’instar de ses étudiants sportifs de haut niveau dont certains ont brillé aux JO de Paris, l’lnstitut National des Sciences Appliquées de Toulouse propose à ses élèves ingénieurs artistes, depuis 25 ans déjà, de poursuivre leur pratique en danse, musique ou théâtre parallèlement à leurs études scientifiques. Pour ces étudiants qui ont suivi une formation artistique depuis leur plus jeune âge, l’idée d’une rupture avec ce qui imprègne leur quotidien et participe de leur bien-être est un crève-cœur. Cette continuité dans leur parcours de formation leur est essentielle et ma mission est d’abord de les accompagner dans l’organisation pratique de ce double parcours, en mettant en place par exemple un aménagement des études. J’assure aussi un suivi pédagogique régulier, en lien avec les équipes enseignantes des différentes structures de formation.

Et, pour favoriser les rencontres et les découvertes, je construis chaque saison un programme avec des artistes invités, sous la forme de master classes ou d’ateliers qui donnent lieu à des présentations publiques, principalement sur le campus de l’INSA.

Enfin, je pilote aux côtés d’un groupe d’étudiants artistes le programme INS’Art, soutenu par la Fondation INSA Toulouse et s’appuyant notamment sur la programmation de l’Opéra et de l’Orchestre national du Capitole, dont l’objectif est de faciliter l’accès à l’art pour tous nos élèves durant leurs cinq années de formation.
 

L’INSA Toulouse est membre d’Aïda depuis 2001, en quoi cet engagement de longue date est-il important pour l’école et pour ses étudiants ?

C’est en 1957 que Gaston Berger fonde, avec le recteur Jean Capelle, le premier INSA de France à Lyon. Animé par un modèle philosophique d’éducation humaniste de l’ingénieur, il a l’ambition de construire une école destinée à former des ingénieurs capables d’apporter des réponses contemporaines aux enjeux de société. L’accès à la culture, non seulement pour nos étudiants mais aussi pour l’ensemble des personnels de l’établissement s’inscrit totalement dans cette dynamique et les valeurs d’excellence et de partage portées par Aïda, au plus près des entreprises partenaires, correspondent pleinement à celles de l’INSA.
 

Depuis janvier dernier, vous êtes également Président des Clefs de Saint-Pierre qui programme tout au long de l’année des concerts de musique de chambre avec les musiciens de l’ONCT. Pourriez-vous nous présenter les temps forts de votre prochaine saison ?

C’est un grand honneur et aussi beaucoup de responsabilités de reprendre le flambeau de cette association dont les activités s’inscrivent depuis plus de 20 ans dans le paysage musical toulousain. J’aimerais en premier lieu saluer l’engagement de l’équipe de bénévoles et de tous nos partenaires. Sans leur soutien constant, rien ne serait possible.

Cette saison encore, les talentueux musiciens de l’ONCT offriront au public de formidables découvertes musicales dans ce cadre magnifique qu’est l’Auditorium Saint-Pierre des Cuisines : des pièces emblématiques telles que le Quintette pour clarinette et cordes Op. 115 en si mineur de Johannes Brahms ou le Quintette pour piano et cordes n°2 en la majeur Op. 81 d’Antonin Dvořák, mais également le Quatuor n°1 en la mineur Op. 7 de Béla Bartók, marqué par l’influence de Beethoven et de Debussy, aux côtés d’œuvres plus rarement jouées comme la Symphonie pour cuivres n°1 de Victor Ewald.

Nous proposons aussi de nouveaux rendez-vous, hors les murs, pour compléter cette série de concerts : le lundi 23 septembre à 19h30 à la Chapelle de Carmélites pour un programme autour de la Grande Fugue de Beethoven et le dimanche 6 octobre à 11h à Altigone (Saint-Orens) pour un concert « en famille » avec des œuvres originales pour cor, tuba, piano et vibraphone. D’autres surprises sont à venir…
 

L’Association Aïda a le plaisir de soutenir Les Clefs de Saint-Pierre dans le cadre d’un partenariat. Ensemble, nous permettons chaque saison à une centaine de jeunes de découvrir l’univers de la musique de chambre et d’échanger avec les musiciens. En quoi cette démarche est-elle importante pour vous ?

Ce partenariat est pour moi essentiel. Nous devons faciliter la découverte de la musique classique auprès des jeunes car très souvent elle leur semble inaccessible, pour de multiples raisons. Les actions de médiation en amont des concerts et les échanges avec les artistes contribuent à déconstruire beaucoup d’idées reçues. Et pourquoi pas susciter des vocations !
 

Sur un plan plus personnel, pourriez-vous nous partager votre souvenir musical le plus marquant ?

Sans aucun doute mon premier concert de l’Orchestre national du Capitole à la Halle aux Grains, il y a 40 ans ! Arrivant du Cantal, je m’installais à Toulouse pour étudier au Conservatoire et découvrais pour la première fois une telle formation symphonique. Un moment d’émotion inoubliable.
 

Un mot pour terminer ?

Merci à l’Association Aïda pour son précieux soutien à la musique vivante.

Un grand merci à Laurent Grégoire !

 

Association
29
août
2024