Interview - Thierry Levoir


Nous avons eu le plaisir d'échanger avec Thierry Levoir, directeur de l'établissement toulousain du CNES, qui évoque l'engagement historique du CNES en faveur d'Aïda et les points qui unissent la musique et l'aérospatial. L'occasion également de revenir sur la rencontre imaginée par Aïda et organisée il y a quelques années entre un trompettiste et un astronaute dont les noms devraient vous évoquer quelque chose...

Thierry Levoir

Monsieur Levoir, vous êtes directeur de l’établissement toulousain du CNES (Centre national d’études spatiales), pourriez-vous nous présenter cette fonction ?

Thierry Levoir : Il faut d’abord expliquer ce qu’est le Centre Spatial de Toulouse. C’est un centre  d’excellence technique et opérationnel du CNES, qui accueille nos partenaires industriels, des startups, l’ESA, l’EUSPA, Le Commandement de l’espace et bientôt l’IGN… Au final un campus de l’Espace ouvert, et qui rayonne au bénéfice de l’écosystème spatial.

En être le directeur d’établissement, c’est faire vivre un site de 56 hectares, avec plus de 50 bâtiments, près de 3000 résidents, c’est porter l’ambition que les moyens restent à la pointe de la technologie, améliorer notre empreinte carbone, améliorer les conditions de travail, moderniser les espaces, faciliter l’accès, s’ouvrir, … c’est très opérationnel.
 

Le CNES est membre d’Aïda depuis 1989, soit un an après la création de l’association. Comment cet héritage se transcrit-il aujourd’hui dans l’engagement du CNES en faveur de la musique ?

L’importance du pôle aéronautique et spatial toulousain a conduit naturellement ses acteurs à être parmi les tous premiers adhérents à AIDA, et le CNES n’a pas fait exception. Depuis, le CNES a maintenu son engagement en accompagnant les évolutions d’AIDA. En particulier, nous avons soutenu fortement les initiatives visant à ouvrir largement la musique à tous les publics, par des projets portés par l’orchestre, le théâtre ou directement par AIDA via ses actions de mécénat solidaire. Comme beaucoup d’entreprises, la responsabilité sociétale s’est imposée ces dernières années comme un facteur structurant de notre stratégie, et ces actions sont totalement cohérentes avec notre engagement RSE.
 

Lors des concerts Aïda, les collaborateurs du CNES font partie de nos spectateurs les plus fidèles. Pourquoi est-il important pour vous de permettre à vos équipes d’entretenir un lien particulier avec l’Orchestre national du Capitole et ses musiciens ?

Les salariés du CNES sont, en majorité, très ouverts à une offre culturelle diversifiée, et en particulier à la musique sous toutes ses formes. Nombre d’entre eux sont amateurs de musique classique, et à ce titre ils apprécient beaucoup l’opportunité offerte via AIDA d’assister à des concerts de l’Orchestre national du Capitole à la Halle aux Grains. Toutes les places aux concerts AIDA dont nous disposons sont distribuées à nos salariés après appel à candidature et tirage au sort, le nombre de candidats étant pour chaque concert très supérieur au nombre de places disponibles. Leur attachement à notre orchestre et à ses musiciens est fort, nous avons aussi pu le mesurer lorsque nous avons organisé un petit concert au CNES en 2022, avec la participation d’un quatuor de cuivres de l’ONCT : nous avons fait salle comble ! Nous avons organisé à cette occasion une rapide visite de notre établissement pour les musiciens, qui ont beaucoup apprécié : ces liens que AIDA peut aider à renforcer entre l’orchestre et les acteurs industriels toulousains sont très bénéfiques des deux côtés. Nous comptons d’ailleurs renouveler cette opération cette année.
 

En juin 2022, nous avons eu le plaisir de réunir Thomas Pesquet (astronaute de l’ESA) et Thomas Pesquet (trompettiste de l’ONCT) à l’occasion d’une conférence organisée au CNES puis à la Cité de l’Espace. Quel souvenir gardez-vous de cet échange sur la transmission de la culture scientifique et artistique à Toulouse ?

C’était un grand moment ! En effet, nous savions que l’ONCT comptait dans ses rangs un talentueux trompettiste du nom de Thomas Pesquet … et l’idée a germé naturellement d’organiser cette rencontre entre les deux Thomas. Pas facile car notre astronaute est extrêmement sollicité, mais l’idée l’a séduit (rappelons qu’il a lui-même une formation musicale), et s’est concrétisé par cette rencontre à la Cité de l’Espace. Un beau symbole aussi que cette présence simultanée de ces magnifiques représentants de la musique et de l’espace, deux domaines d’excellente de notre ville !
 

 Sur un plan plus personnel, pourriez-vous nous faire part d’un souvenir musical qui vous a particulièrement marqué ?

Je vais sûrement être très décalé, mais c’est d’avoir entendu, je ne peux pas dire écouter dans ce cas, la Neuvième symphonie de Beethoven dans le film « Orange Mécanique ». Cela m’a clairement marqué !
 

Un mot pour terminer ?

Je suis très attaché au collectif. En entreprise, et pour nous CNES dans le spatial, c’est ce qui fait aller plus loin, dans un orchestre c’est ce qui amène l’harmonie. Aida permet à ces 2 mondes de se rencontrer et je pense que les 2 en bénéficient. Donc Merci !

Un grand merci à Thierry Levoir !
 

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19
février
2025