Bonjour ! Foncièrement, non, je continue d’aller travailler derrière mes instruments avec le même plaisir qu’avant, mais si je peux observer une différence, ce serait sur le partage avec le public. J’ai reçu de nombreux messages très chaleureux et à défaut de pouvoir fêter tout cela avec des concerts en public, je sens un engouement très positif qui m’encourage à m’exprimer avec ma musique.
J’ai eu la chance de rencontrer Alexandre Tharaud en coulisse juste après qu’il a reçu sa Victoire ! L’entrevue fut brève car je devais monter sur scène quelques instants plus tard, mais c’était assez amusant de se rencontrer dans ces conditions !
Il s’agit d’un instrument à clavier, composé de lames en bois disposées de la même manière que sur un piano, elles-mêmes posées sur un châssis avec des tubes résonateurs qui permettent au son de se développer. L’instrument est très imposant, plus de 2,50 de long et possède un registre assez étendu de 5 octaves. Lors de la cérémonie, je jouais avec 4 baguettes (2 dans chaque main), et j’avais également avec moi un vibraphone, disposé à la perpendiculaire du marimba, ce qui permettait de jouer les deux instruments en même temps ! Le vibraphone quant à lui est composé de lames en métal et d’une pédale qui permet de gérer la durée du son, de la même manière que sur un piano.
J’ai eu la chance de grandir en présence de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, mes parents se produisaient régulièrement avec l’orchestre et c’est en assistant aux concerts et répétitions dès mon plus jeune âge que s’est dessinée ma passion pour les percussions. Le choix s’est fait presque instinctivement, car j’ai demandé à mes parents de débuter à 3 ans, pour finalement commencer un an plus tard et ne plus m’arrêter !
J’ai intégré à mes 6 ans le conservatoire de Toulouse en percussion en suivant le système de classe à horaires aménagés (HA) dès le CE1, à l’école Lakanal, puis au collège Michelet Annexe et ensuite au Lycée Saint-Sernin. Ce système m’a tout simplement permis d’avoir les meilleures conditions de travail possibles pour ma pratique intensive de la musique et j’en suis très reconnaissant. Au Conservatoire, j’ai essayé d’explorer le plus d’axes possible, en suivant en parallèle les classes de Percussion, de Batterie et de Jazz au vibraphone, en plus des pratiques orchestrales multiples (orchestre symphonique, Brass Band, Big Band…). J’avais également la chance de pouvoir aller très régulièrement voir l’Orchestre du Capitole jouer - à l’Opéra ou à la Halle au Grains - et ces concerts ont très largement contribué à forger mon oreille !
Il est indéniable que les liens créés entre les Conservatoires et écoles de musiques, les festivals toulousains et l’Orchestre national du Capitole favorisent l’émulation positive et l’émergence de talents. Au-delà de ces grands artistes récompensés aux Victoires, il y a un vrai vivier de musiciens toulousains que je retrouve partout dans le monde et c’est de cela dont je suis le plus agréablement surpris !
J’aimerais simplement m’épanouir dans une multitude de projets, originaux, engagés, que cela soit dans la création contemporaine, dans la musique de chambre ou le répertoire soliste avec orchestre. Partager de la musique au maximum !
Je me sens d’un côté assez privilégié d’avoir pu bénéficier d’un grand support dans cette période et d’un autre côté je sens que les conditions actuelles sont dramatiques pour notre secteur. En tant qu’artistes de scène, nous avons ce besoin absolument nécessaire de nous produire en face d’un public. Sans cela, une partie de notre art s’évapore et ne remplit plus son rôle. J’espère très sincèrement un retour au rite du concert au plus vite.
Nous avons besoin d’art dans notre société, il est là pour refléter nos actions et nous aider à mieux comprendre le monde qui nous entoure. J’imagine que c’est ce besoin qui nourrit le mécénat et qui incite à cet échange entre le monde de l’art et celui de l’entreprise. C’est un biais qui permet aux artistes de créer de manière plus conséquente et d’explorer de nouvelles pistes, ce qui s’avère être absolument nécessaire surtout en période troublée.
Je me souviens d’un de mes premiers « concerts professionnels » où j’ai eu la chance de jouer avec des musiciens de l’Orchestre du Capitole mais également avec ma mère, il y avait « Ma mère l’Oye » de Maurice Ravel arrangé pour petite formation et nous avons joué à Saint-Pierre des Cuisines à Toulouse (la seule salle où j’ai plus joué que je suis allé voir de concerts !!). Et c’est quelques années plus tard, pour le concert des Révélations aux Victoires de la Musique à la salle Gaveau, que j’ai arrangé un des mouvements de « Ma mère l’Oye » pour marimba et instruments de percussions, certainement une manière de rendre hommage à cette expérience marquante !
Revivez sa performance aux Victoires Classiques 2021 !
Aurélien Gignoux joue "Laideronnette, impératrice des Pagode" extrait de Ma mère l’oye de Ravel dans une transcription pour marimba et petites percussions.
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